On ne repousse pas ses limites, on les découvre''. Jean-Louis Étienne (l'homme qui traversa le pôle Nord en solitaire, sans chiens ni GPS, en 1986). Il dit aussi que chacun est différents dans le vécu des épreuves, et n'est doté ni des mêmes conditions matérielles, ni des mêmes bagages psychologiques. Dans une situation difficile, c'est chaque jour, un jour à la fois qu'on va pouvoir vivre les difficultés, ''hic et nunc'' (ici et maintenant).
=> Dans cette crise du coronavirus, nous avons à faire face à des difficultés inimaginables et inconcevables dans notre vie d'avant:
- les contraintes du confinement. Elles provoquent du stress et des frustrations. Elles entraînent ennui et vide et/ou à l'inverse, excès de charge mentale (travail, scolarité des enfants, difficultés financières...). Elles font souffrir de solitude et de manque de relations sociales, affectives et familiales (ne pas pouvoir voir ses enfants, ses parents, impossibilité d'accompagner la mort d'être chers...) et/ou à l'inverse, de promiscuité pénible et d'absence d'intimité (malheureusement les violences intra-familiales et conjugales sont en augmentation).
-la peur de la contagion, peur de la maladie, peur de la mort, pour soi et pour ses proches. Nous réalisons notre vulnérabilité.
Tout cela est très lourd et difficile à vivre, bien que nous ayons toujours la possibilité d’essayer de le vivre au mieux.
(voir blog: Confinement:comment rester positif)
=>Par contre, ce qui est particulier et propre à cette crise, ''C'est le retour de l'imprévisible'' selon l"analyse du philosophe Damien Le Guay, ''de l'aléatoire, de l'immaîtrisable''. On pensait qu'on pouvait maîtriser les processus de de sa vie (Tu peux le faire...! Just do it!)...!), de sa santé (mangez bien, bougez plus!), de son mental (méthode Couet et autres mantras ''tous les matins, je me répète devant mon miroir que je suis au top!'') . Que le'' tout économique'' venait répondre à tous nos besoins et aspirations, ainsi que le ''tout matériel'' (parce que je le vaux bien...!) . Mais je réalise que je ne contrôle rien: concernant l'épidémie, la sortie du confinement, la mort (que nos sociétés avaient bien occultée toutes ces années), ni le progrès, ni la science, ni les politiques ne semblent avoir de réponses...
Ce sont ces incertitudes, l'impossibilité de se projeter, l'absence de visibilité qui sont, pour certains, extrêmement difficile à supporter.
=>Et moi, dans tout ça?
1) Une occasion de se connaître mieux. Pour cela prenez une pause, et voyez ce qui vous vient à l'esprit: ''Je ne me serai jamais cru-e capable de supporter ça''. ''Je ne vais pas y arriver''. ''Je me rend compte que je veux changer des choses dans ma vie''. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse! C'est moi, je suis ainsi! Bien sûr votre état d'esprit peut fluctuer, mais prendre en compte votre fonctionnement présent est la première étape, la première marche sur laquelle s'appuyer pour pouvoir continuer à avancer. Pour pouvoir reconnaître mes désirs et mes besoins.
Qu'est-ce qui compte pour moi? Qu'est-ce qui a du sens? Quid de mon activité professionnelle? de la place dans ma vie de ceux que j'aime? de mes engagements éthiques, solidaires, humains?
2) M'accepter comme je suis. Avec mes limites et mes faiblesses. Je ne suis pas parfait-e...Est-ce que ce constat m'affole ou me rassure? De plus, reconnaître mes imperfections pourra me rendre plus tolérant-e, et de fait, me permettra d'accepter celles de l'autre (de mon conjoint, de mes enfants,de mon patron, de ma belle-mère...). Accepter mes émotions, mon stress, mon angoisse, mes joies, mes peines...
(voir blog:Confinement et gestion des émotions)
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