Encore un mois - au minimum, à vivre confinés... Dans les familles, parents et enfants commencent à trouver le temps long...mais également à trouver des bons côtés à ce confinement aussi, par moments!
Le confinement change le rapport au temps, car ''avant'', c'est de temps qu'on manquait le plus! (dépêchez-vous! on va être en retard! tu n'as pas encore fini tes devoirs!...)
Ce temps, comme il est désormais si long, comme on en dispose en grande quantité, il va falloir être attentif à sa qualité.
Tout d'abord, il peut être très utile de l'organiser par quelques règles, décidées ensemble et donc applicables à chacun. Elles concerneront tout ce qui permet une vie en commun la plus harmonieuse possible: les phases de la journée, les participations aux tâches ménagères etc... Mais on gardera une certaine souplesse dans leurs applications, car les disputes et les conflits peuvent jaillir très vite quand on est stressés et dans un espace clos. Ces règles pourront aménager:
= les temps en famille: jeux de société, préparation des repas, applaudir les soignants, repas à heures -assez- fixes...
= le temps ''de socialisation'': ok pour les apéros Zoom des parents, mais les petits souffrent aussi de ne plus voir leurs amis, et les ados encore plus...
= le temps passé devant les écrans, et ce, pour les petits comme pour les grands! Limiter la connexion aux informations continues -et anxiogènes, aux tablettes (pour avoir la paix!). Mais heureusement qu'on les a pour se distraire, s'informer, pour l'école, le collège et le lycée à distance, pour télétravailler quand c'est possible... On continue aussi d'être vigilants quand aux contenus (notamment auprès des ados contre le cyberharcèlement, et les expositions à caractère pornographiques).
= le temps pour soi: très important que chacun puisse se retirer dans ''sa grotte'', dans sa chambre, dans son coin, dans la salle de bain... S'isoler ne veut pas dire faire la tête.
= le temps de travail: il faut que les temps de télétravail et de travail scolaire soient définis, avec un début et une fin, sinon ils peuvent devenir envahissant. Et pour ceux qui doivent aller travailler, le plus souvent dans le stress et la peur au ventre, s'efforcer d'alléger leur retour au foyer et prendre en compte leur fatigue et leurs émotions...
= et enfin, le temps de lâcher sur certaines choses. Sur des tâches matérielles: on peut ne pas repasser tous les pyjamas!... laver dans la minute les mugs dans l'évier... ! Sur les points de friction: ce n'est pas le moment de tout mettre à plat, mon couple ta mère, l'éducation des enfants, la gestion du compte en banque, etc ...! Concernant les enfants: on n'est pas à 10 minutes près pour les coucher, et mon ado peut tchatter depuis son lit...!
Le plus important est que les parents se rassurent sur leur compétences, apprécient leur présence dans le foyer, et le temps dont ils disposent désormais avec leurs enfants. On n'attend pas d'eux qu'ils soient professeurs des écoles, ni animateurs d'activités périscolaires, ni psy, ni cuisinier végan...!
Le temps passé à l'école est certes du temps pour apprendre, mais la famille est le premier lieu d'apprentissage de l'enfant. D'autre part, chacun s'accorde à dire qu'on retient mieux en expérimentant: construire une cabane, (même en coussins dans le salon!), regarder les fleurs pousser sur le balcon, les insectes de reproduire dans le jardin, faire un gâteau exercent des compétences d'habileté, de concentration, d’observation, de vivre ensemble...
Et enfin qu'ils reconnaissent et assument leur fatigue, leurs énervements, leurs peurs; Ils sont les meilleurs parents possibles avec des limites, des défauts, des faiblesses, comme tout le monde! Reconnaître et accepter son humeur du jour, afin de pouvoir ensuite la gérer (voir la gestion des émotions) permettra de ne pas les faire peser sur leur conjoint et sur leurs enfants.
Les parents doivent prendre en compte que les enfants sont eux-mêmes perturbés par cette situation. Communiquer leur stress parental augmente l'inquiétude et le sentiment d'insécurité qui affectent déjà leur progéniture... En cette période dure et difficile, les manifestations de tendresse, d'amour, de douceur entretiennent la joie de vivre!
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